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Aichapapillon
1 juin 2008

Mata-Hari

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La femme est un mystère tout comme la beauté.

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Mata-Hari (qui signifie en malais l'oeil du jour) fait partie du mythe de la femme libre et insoumise.

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D'après la biographie, lorsqu'on découvre le récit de la vie de Margaret Zelle née le 7 août 1876 à Leeuwarden, fille d' un commerçant hollandais vendeur de casquette (!) qui fera faillite l'année même de la mort de son épouse, rien ne laisse présager la naissance d'un tel mythe. La vie de Margaret commence assez mal et la suite n'est guère plus réjouissante.

Après avoir vainement tenté de réussir "honnêtement" sa vie, elle s'apercevra très vite que son pouvoir de séduction auprès des hommes lui permet de subvenir à ses besoins. Elle devient vite ce qu'on nomme poliment à l'époque une courtisane. Sa vie est un roman tragique. Des mariages ratés, un enfant mort empoisonné, elle finira fusillé le 15 octobre 1917 à Vincennes après avoir été accusée d'espionnage à la solde des allemands.

MHBeaucoup de mystères autour de cette femme, qui semble à la lecture de sa vie, un être humain pris à son propre piège.

La séduction est une arme à double tranchant qui s'est retournée contre elle. Il semble y avoir une recherche désespérée de reconnaissance chez cette jeune femme, un besoin terrible de se faire aimer et admirer par tous les moyens, doublé d'un talent de manipulatrice. Elle semble avoir été un bouc émissaire politique pris dans l'étau de la guerre contre les allemands sans pour autant être totalement innocente. Nous sommes tous responsables de notre destin et Mata-Hari a rejoint Icare dans sa chute.

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Aujourd'hui, il ne reste que la grâce de ces images surannées et la beauté d'une femme dont l'origine du mystère prend sans doute racine dans ses blessures d'enfant.

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Avec ses vêtements ondoyants et nacrés,
Même quand elle marche on croirait qu'elle danse,
Comme ces longs serpents que les jongleurs sacrés
Au bout de leurs bâtons agitent en cadence.

Comme le sable morne et l'azur des déserts,
Insensibles tous deux à l'humaine souffrance,
Comme les longs réseaux de la houle des mers,
Elle se développe avec indifférence.

Ses yeux polis sont faits de minéraux charmants,
Et dans cette nature étrange et symbolique
Où l'ange inviolé se mêle au sphinx antique,

Où tout n'est qu'or, acier, lumière et diamants,
Resplendit à jamais, comme un astre inutile,
La froide majesté de la femme stérile.

Baudelaire

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Commentaires
A
Il ne tient qu'à soi d'endosser le rôle de victime en effet...
C
Des destins tragiques, des vies hors du commun, des ailes brûlées, des ambitions sans être à la hauteur ? Victime ou coupable ? Peut-être coupable d'avoir été victime.
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