La belle aux bois dormants
Qui a dit que les contes évoquent un monde lointain et fantasmatique?
Le conte parle d'une part de soi enfouie, oubliée, perdue dans la forêt et que parfois certains tentent de retrouver en semant des cailloux...Aurore, la belle dormant aux bois, est ce germe lumineux que chacun porte en soi. Elle est le soleil espéré, l'étoile inaltérable, le centre de l'être.
La blessure est là, toujours latente, dans chaque vie humaine. Qui n'a pas souffert? qui n'a pas versé de larme?
Le doigt piqué, le sortilège, nous plonge dans un sommeil sans rêve. Chaque jour nous croisons ces êtres endormis, cette foule de somnambules, qui font mine de vivre. Et nous le sommes parfois, souvent. Blessés par la vie, nous nous refermons, nous laissons pousser nos écailles, et le dragon veille à ne pas laisser émerger l'amour.
Heureusement, une part de nous reste en éveil et part en quête de cette aurore perdue, cette terre promise. Le prince apparait, franchissant la forêt de ronce pour atteindre le chateau aux potentiels endormis...Le chemin est rude et difficile mais l'amour donne toute sa force au jeune chevalier. L'amour bien sûr n'est encore qu'un espoir, une lueur entraperçue mais on sait profondément qu'il existe, qu'il attend un baiser pour s'éveiller et régner à nouveau sur son royaume.
Les illustrations: Gustave Doré. Idée venue sur le blog magnifique de Johal: Vent des fous
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